LES IDENTITÉS DANS L’ESPACE PUBLIC – MAS THIBERT | Jean Pialoux

MAS THIBERT

L’EXPRESSION DES IDENTITÉS DANS L’ESPACE PUBLIC

Á 20 km au sud d’Arles, le village de Mas Thibert, 2000 habitants, marque l’entrée du Parc Naturel Régional de Camargue. Il voit se côtoyer un mélange complexe, des Camarguais de souche, une vielle immigration d’italiens et d’espagnols venus dans ce qui a pu être un eldorado dans la période de prospérité de la vigne et de la riziculture, une population maghrébine qui représente la moitié de la population, issue de l’arrivée de harkis puis d’une immigration marocaine.

Rappelons que les harkis étaient les algériens engagés dans l’armée française comme « supplétifs » : au moment de l’indépendance algérienne, un faible nombre seulement a été accueilli en France, souvent dans des lieux ressemblant à des camps de concentration.

Á Mas Thibert, grâce à la présence du Bachaga Boualam, officier supérieur de l’armée française, député et vice-président de l’Assemblée Nationale, leur accueil a pu être beaucoup plus respectueux.

Ce travail photographique a pu être accompagnée d’une rapide enquête de terrain : il va tenter de mettre en évidence les affirmations explicites d’appartenance dans l’espace public, lieux de rencontre, cimetière, habitat, véhicules…

Une exploitation politique de ces différences a pu voir le jour, en particulier à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance algérienne, auprès des harkis qui se considèrent toujours comme des oubliés de l’histoire

 

Série réalisée lors du stage de Pierre de Vallombreuse, 2013.