CRAMÉES LES MÉMÉS ! / SUCE MABOULE | Hervé Richaud

Séries réalisées lors du stage de Jean-Christian Bourcart 2019.

« Cramées, les mémés ! / Sucemaboule

Martin Parr l’avait rêvé. Avoir un disciple à sa mesure, un clone de son génie. Hervé Richaud l’a exaucé. A triple allure, il fonce sur de petites mémés à lunettes innocentes, il échoue, recommence, provoque des escarmourches d’une drôlerie enfantine tout en nous emmenant vers une compréhension totale de l’humanité.
Qui n’aime pas la glace à la fraise ?

En attaquant humains comme animaux, il nous offre une démonstration implacable. Nous sommes tous les mêmes.
Il n’y a que du sang rouge. Comme le disait Hugh Grant : « le pire est parfois le meilleur mais pas toujours. »

Scientifiques de toutes nationalités, artistes de génie, ingénieurs en réflexologie, gérontologues tchétchènes : personne n’avait percé le mystère des réflexes humains avant Hervé Richaud. On raconte que Bruce Gilden, voyant cette série s’est effondré en criant : « me voilà ringardisé à tout jamais, je n’ai plus qu’à ramasser mes dents ».

Les dents justement, on les voit dans cette série qui magnifie la beauté du réflexe, le sursaut de vie dont l’humanité est toujours capable même dans les pires moments. Cette capacité à se relever des chocs traumatiques pour avancer vers la lumière.

Capable de sonder la nature humaine comme peu de grands maîtres avant lui, il est aussi capable d’une productivité artistique digne d’une usine chinoise de tapis de sol : 300 photos à l’heure, soit 8 à la minute. Une cadence artistique infernale. Sans compter les accidents de boule.

Décidément le génie ne surgit pas toujours où on l’attend.

Sacha Bardovitch
L’œil de la moule (magazine photographique leader en Belgique) »